908 000 Armes et Munitions Volées en RD, Revendues aux Gangs Haïtiens !

6 Min Read

Port-au-Prince / Saint-Domingue, août 2025 — Un coup de filet retentissant en République dominicaine met en lumière une vérité alarmante : près de 908 000 munitions ont été détournées dans des arsenaux institutionnels et pourraient alimenter la violence galopante des gangs haïtiens. Ce constat, révélé à la presse dominicaine puis repris en Haïti, soulève une question cruciale : combien de ces armes se retrouveront aux mains de ceux qui tiennent désormais la capitale haïtienne ?

Le scandale domino : 908 000 munitions à haut risque

Le 24 novembre 2024, une enquête interne menée dans la province frontalière dominicaine a conduit à l’arrestation d’un colonel et de plusieurs officiers de police accusés d’avoir volé des centaines de milliers de cartouches — estimées à près de 908 000 — dans les dépôts officiels, avant de les vendre illégalement à des réseaux du crime organisés en Haïti. Une source haïtienne interrogée sur Reddit a qualifié cet acte de « menace directe pour Haïti« .

Cette révélation met en lumière la porosité des institutions dominicaines, la facilité du trafic et la complicité supposée de certains agents responsables de la sécurité, exposant Haïti à une vague d’armement sans précédent.

Les réseaux d’armement : des circuits sophistiqués et violents

Selon un rapport des experts de l’ONU, la majorité des armes en circulation en Haïti proviennent des États-Unis via la République dominicaine, grâce à la faiblesse des douanes, la corruption et les frontières terrestres perméables, particulièrement à la zone de Belladère

Ces armes — allant des armes de poing aux fusils semi-automatiques et mitrailleuses — sont revendues en Haïti à des prix astronomiques : un fusil acheté quelques centaines de dollars aux États-Unis peut être revendu entre 5 000 et 8 000 dollars en Haïti.

Par ailleurs, des unités de la PNH ont perdu ou vendu illégalement près de 2 500 armes à feu entre 2012 et 2023, aggravant encore la situation sécuritaire.

Les conséquences dévastatrices pour Haïti

a) Les gangs mieux armés que la police

Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), certains gangs haïtiens possèdent un arsenal rivalisant — voire surpassant — celui de la PNH. Cette accumulation d’armes alimente les attaques ciblées, les enlèvements, les massacres politiques, et l’effondrement de l’ordre public

b) Des gangs surarmés qui terrorisent les communautés

Le flot d’armes depuis la République dominicaine et les États-Unis a exacerbé la violence. En 2024, plus de 5 600 personnes ont été tuées, selon un rapport de l’ONU. Le contrôle des gangs sur Port-au-Prince est désormais estimé à 85 %, ce qui les rend pratiquement invincibles face aux forces de sécurité. La RD est pointée comme une origine majeure de cette militarisation des gangs

c) Le vide sécuritaire nourrit l’anarchie

La mission internationale MSS, pilotée par le Kenya, ne dispose que de la moitié des effectifs nécessaires et à peine 30 % du matériel indispensable Wikipédia. Dans ce contexte, les armes volées et acheminées en Haïti alimentent un cercle sans fin de violence, déplacent les populations, et fragilisent la stabilité déjà précaire du pays

Analyse approfondie : quand les institutions dérivent

Enjeu cléAnalyse détaillée
Complicité institutionnelleLe vol massif d’armes met en lumière la collusion entre agents de l’État dominicain et réseaux criminels.
Transnationalisation du crimeArmes, fonds, stratégies – les réseaux entre RD, USA et Haïti montrent un crime organisé au-delà des frontières.
Déstabilisation régionaleAlimenter les gangs en Haïti menace directement la sécurité des Caraïbes et fragilise les États gouvernés.
Urgence d’une coopération régionaleLes flux d’armes ne peuvent être stoppés par un pays seul. Une réponse concertée et régionale est indispensable.

Le rapport de l’ONU recommande de renforcer immédiatement les embargos d’armes et les contrôles transfrontaliers, y compris des sanctions ciblées contre les trafiquants et leurs complices.

Témoignages et alertes internationales

Les Nations unies ont sonné l’alerte :

“Le trafic d’armes et de munitions vers Haïti est l’un des principaux moteurs de l’expansion du contrôle territorial des gangs.”

Pendant ce temps, des experts indépendants martèlent :

“Si vous arrêtez le flux d’armes et de munitions, les gangs finiront par être à court de cartouches. C’est le moyen le plus sûr de les démanteler.”

Conclusion : un appel à la responsabilité régionale

La révélation des 908 000 munitions volées n’est pas un simple fait divers : c’est une bombe politique et sécuritaire. Elle expose un réseau complexe qui détruit toute cohérence étatique en Haïti. Pour freiner l’avancée des gangs, plusieurs mesures doivent être prises de toute urgence :

  1. Coopération bilatérale RD–Haïti : identifier, juger, et exclure les complices internes.
  2. Renforcement des contrôles douaniers et frontaliers : fermer les chemins de contrebande.
  3. Application stricte de l’embargo sur les armes : avec sanctions ciblées et implication de l’OEA et de l’ONU.
  4. Capacitation de la PNH et de la force multinationale MSS : afin de reconquérir les territoires gangstérisés.

Ce scandale est le symptôme d’un mal plus profond : sans réponse collective, Haïti risque de sombrer encore plus dans le chaos. Il est grand temps d’agir — ensemble — pour rétablir la paix et la dignité.

Share This Article