Artibonite, juillet 2025 — Dans une escalade alarmante de violence, la commune historique de Marchand-Dessalines — imprégnée d’héritage impérial — a subi une attaque violente et symbolique orchestrée par le gang Kokorat San Ras. Le commissariat a été entièrement incendié, un résident a perdu la vie, des étudiants fuyant leurs examens d’État et des entreprises ont été pillées. Un signe dramatique de l’effondrement de l’autorité publique dans la région.
Une attaque préméditée et dévastatrice
Dans la nuit du 16 au 17 juillet 2025, au petit matin, des hommes lourdement armés du gang Kokorat San Ras ont pris d’assaut la commune, incendiant le commissariat local, un véhicule de patrouille, plusieurs motos, et pillant des commerces alentour.
Le bilan humain est déjà tragique : un habitant, identifié comme soudeur du quartier surnommé Boss Billy, a été abattu durant le raid. Les rares policiers en poste — seulement trois, dont un inspecteur — ont dû fuir dans la panique.
Des élèves pris en otage par la violence
Le moment choisi était particulièrement cruel : la commune était en pleine session des examens officiels du baccalauréat, une première pour plusieurs élèves de cette zone rurale. Les fusillades ont interrompu les épreuves, forçant étudiants et familles à s’enfuir dans l’urgence
Des résistances locales impuissantes
Des habitants ont tenté d’ériger des barricades artisanales autour du commissariat, mais la volonté populaire a été surpassée par la puissance armée du gang. Un témoin anonyme évoque une attaque déjà prévisible :
“Nous avions alerté la hiérarchie de l’Artibonite, mais aucune réaction n’est venue.”
Dunelson Duval
Les habitants suspectent même que l’attaque puisse avoir été réalisée en collaboration avec le gang Gran Grif, complices dans certains affrontements régionaux.
Une ville historique menacée
Marchand-Dessalines, ancienne capitale de l’Empire haïtien fondée par Dessalines lui-même, est aujourd’hui réduite à un symbole dévasté. Avec ses forts coloniaux, cette ville à l’importance patrimoniale est désormais vulnérable face à l’anarchie.
L’État en retrait : une absence alarmante
Malgré l’alerte lancée, aucune réaction immédiate n’a été enregistrée de la part des autorités gouvernementales ou policières. Aucune recrue additionnelle n’est arrivée, aucune déclaration officielle n’a été rendue publique — laissant la population dans un silence mortifère.
Gangstérisation de la province : une tendance généralisée
Marchand-Dessalines n’est plus un cas isolé. Dans le département de l’Artibonite, les implantations des gangs se multiplient (à l’Estère, Liancourt, Pont-Sondé…). Des structures illégales comme des péages imposés par les gangs sont instrumentées pour financer leurs activités, sans contrôle de l’État.
Témoignage poignant
« Ils ne sont pas venus pour voler : ils sont venus nous briser le moral. Il n’y a plus d’État, plus de sécurité. Nous devons maintenant naviguer entre peur et survie. »
Un enseignant local, sous anonymat.
Recommandations d’urgence
Pour ne pas laisser l’agression se muer en bascule définitive, ces actions sont vitales :
- Déploiement immediat de forces de sécurité — Multinationales (MSS) ou PNH renforcée.
- Protection urgente des écoles, pour garantir la continuité de l’éducation.
- Réhabilitation du commissariat, avec soutien logistique et reconstruction symbolique.
- Développement de milices citoyennes encadrées par la loi, pour résister efficacement aux gangs.
- Politisation de la mémoire — utiliser le patrimoine historique pour galvaniser une réponse nationale.
Conclusion : désert ou espoir ?
L’incendie du commissariat de Marchand-Dessalines marque un moment tragique, mais aussi une prise de conscience nationale. Ce jour-là, une commune historique a été sacrifiée au nom de la violence — mais ce sort pourrait devenir l’allumette d’un réveil collectif.
Une réaction institutionnelle forte et symbolique — reconstruire, sécuriser, protéger — peut transformer cette déroute en levier pour rétablir l’ordre, la fierté et la dignité nationale.