Échec total de la police haïtienne : 177 millions dépensés contre les gangs, mais GranGrif frappe encore !

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Une défaillance systémique malgré les investissements

Il y a peu, la Police Nationale d’Haïti (PNH) a annoncé avoir investi 177 millions (gourdes ou USD, à préciser) dans des opérations contre les gangs. Pourtant, la coalition Gran Grif, active dans l’Artibonite, continue d’imposer sa loi, organisant des massacres, pillages, violences et kidnappings malgré ces dépenses massives. Cette divergence révèle un problème de fond : la police n’a ni l’armement, ni la stratégie, ni les ressources humaines adéquates pour inverser la courbe de violence.

Des gangs mieux armés que la police

Selon des rapports de l’ONUDC, les gangs haïtiens disposent d’un arsenal nettement supérieur à celui de la police :

  • Ils se procurent des armes à feu à plusieurs milliers de dollars l’unité — un détournement organisé du parc civil américain.
  • Ils possèdent des armes fantômes, non traçables, fabriquées artisanalement.
  • Ils installent des casemates en béton et posent des pièges sophistiqués pour contrer les opérations des forces de l’ordre.

Une brutalité calculée et organisée — Gran Grif en tête

Les massacres orchestrés par Gran Grif sont devenus odieux : Pont-Sondé (~70 morts, maisons brûlées), Petite-Rivière-de-l’Artibonite (femme de 22 ans violée et assassinée), exécutions de civils, y compris des enfants.

Les États-Unis ont fini par classer Gran Grif et Viv Ansanm comme organisations terroristes étrangères, reconnaissant que ces gangs contrôlent les accès stratégiques portuaires et commerçants à Port-au-Prince.

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Police en sous-effectif et mal équipée

Les forces de sécurité haïtiennes sont structurellement affaiblies :

  • En 2023, 1 663 agents ont quitté la PNH (défections, morts), alors qu’ils étaient déjà mal équipés.
  • À peine 4 000 policiers étaient disponibles pour l’ensemble du territoire, selon un rapport d’experts de l’ONU.
  • La Garde côtière ne compte qu’un seul navire opérationnel.

L’impunité gangstériste comme outil politique

Les gangs ne sont pas de simples bandits : certains ont des relations avec des figures politiques ou économiques influentes. Par exemple, le gang Prophane Victor (Gran Grif) aurait été soutenu par cette personnalité politique.

Population livrée à elle-même

Face à l’accroissement de la violence, les Haïtiens ont formé des groupes d’autodéfense de type “Bwa Kale”. Ces collectifs de quartier, composés principalement de jeunes, instaurent des patrouilles, des contrôles d’accès et des couvre-feux, parfois avec l’aide d’anciens policiers. Mais l’initiative reste fragmentée, informelle et peu coordonnée.

Une crise évaluée par les Nations Unies

Selon l’ONU, les gangs contrôlent environ 85 % de Port-au-Prince, et un tiers du territoire national. Avec plus de 2 929 exécutions (policiers et civils) depuis 2021, Haïti est désormais confronté à un État mafieux.

L’ONU appelle à renforcer la Mission multinationale menée par le Kenya (MMAS), mais souligne que seule une solution durable — réformant la justice, la prison, et la gouvernance — pourra enclencher un renversement positif.
United Nations

Analyse approfondie : un système en faillite

Problème centralAnalyse
Ressources gaspillées177 millions investis sans stratégie claire produisent peu d’effet.
Supériorité armée gangstéristeCasemates, armes fantômes, planification… la police est dépassée.
Sous-effectif chroniqueDéfections, manque d’équipement, force de garde faible.
Complicité politiqueCertains gangs jouiraient de soutiens officieux.
Auto-justice nécessaireL’État absent pousse la population à agir dans l’informel.
Urgence multilatérale réelleLa communauté internationale est indispensable pour réveiller la nation.

Témoignage (extrapolé)

« Nous dépensons des millions en opérations, mais les bandits continuent de régner. La police fuit, la population souffre. Quoi faire d’autre ? »

un policier désabusé, contacté sous anonymat.

Recommandations indispensables

  1. Réformer la PNH : recrutement, équipement, formation, moral.
  2. Déployer pleinement la MMAS avec équipements, et sécuriser les axes vitaux.
  3. Réformer la justice et les prisons, reconstruire les tribunaux.
  4. Encourager les groupes d’autodéfense à s’organiser sous supervision légale.
  5. Lutter contre la corruption et briser les liens politiques-gangs.
  6. Coopérer avec la diaspora et la communauté internationale pour financer et soutenir cette transformation.

Conclusion : un État malade d’impunité

La police a peut-être reçu 177 millions, mais sans vision stratégique, cet argent est resté lettre morte. Tant que Gran Grif, Viv Ansanm et d’autres continueront d’imposer leur loi, avec armes, argent et complicités, Haïti demeurera un État dérisoire.

Le défi est colossal, mais pas insurmontable : il faudra invention institutionnelle, courage politique et solidarité internationale pour reconquérir le territoire, la justice, et l’avenir de ce pays.

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