Port-au-Prince, juillet 2025 – Face à la paralysie politique persistante, la CARICOM relance les efforts pour instaurer une transition plus efficace en Haïti. En dépit de tensions profondes et de blocage institutionnel, cette initiative régionale vise à redonner espoir et direction à un État fragilisé.
Une médiation régionale renouvelée
Le 3 juillet 2025, des réunions de la CARICOM se sont tenues à Port-au-Prince, rassemblant divers acteurs haïtiens autour des défis majeurs : sécurité, paralysie institutionnelle et crise socio-économique. Bien que la division reste marquée, les participants indiquent que la CARICOM dispose d’un plan de transition clair, dont la mise en œuvre reste toutefois incertaine.
Une diplomatie régionale déterminée
La CARICOM ne se contente plus de l’initiative ; elle agit. Lors de sa conférence en février 2025, elle a proposé la mise en place d’un Conseil présidentiel de transition, composé de sept membres votants et deux observateurs. Cette structure, pensée pour conférer une gouvernance multipartite, symbolise la voie caribéenne vers une solution locale.
Son engagement affirmé se confirme dans les déclarations de sa vice-secrétaire aux affaires étrangères, Elizabeth Solomon :
“Des choses positives se sont produites depuis que le gouvernement de transition a été mis en place… CARICOM va débattre de la meilleure façon de continuer à soutenir.”
Elizabeth Solomon
Un sentiment d’urgence partagé
Alors que la crise se dégrade — avec plus de 4 000 morts en 2025 et une capital sous contrôle gangstériste — le bloc régional intensifie son appel à l’action collective. Lors de son sommet en Jamaïque, le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness a déclaré :
Nous devons lancer une guerre contre les gangs comparable à la guerre contre le terrorisme.
Premier ministre jamaïcain Andrew Holness
Les enjeux d’un projet sous haute tension
Défi principal | Détails |
---|---|
Absence de consensus interne | Les principaux acteurs haïtiens restent méfiants et divisés. |
Dialogue fragile | La CARICOM doit composer avec une opposition à certaines institutions, notamment le CPT. |
Clarté institutionnelle à assurer | Il est impératif que chaque acteur connaisse précisément ses responsabilités. |
Lutte contre l’insécurité | L’apaisement des groupes armés conditionne toute réussite politique et électorale. |
Cadre juridique et tournant | Le modus operandi repose sur des accords formels — comme ceux signés à la réunion de mars 2024 en Jamaïque — structurés autour de la loi, de la sécurité et des élections. |
Une course contre la montre : jusqu’à novembre 2025
L’échéance fixée par la CARICOM pour une transition aboutie avec élections crédibles est novembre 2025. Plusieurs obstacles demeurent : le processus constitutionnel est incertain, la sécurité est loin d’être garantie, et les élections semblent à nouveau sur le fil du rasoir. Wikipédia+1
le dernier espoir régional pour Haïti
La mobilisation de la CARICOM autour d’un modèle de transition participatif et consensuel constitue peut-être l’ultime plan viable pour restaurer l’État haïtien. Pour que ce pari réussisse, plusieurs conditions sont essentielles :
- Une adhésion sincère des leaders haïtiens à la feuille de route convenue.
- Une mise en œuvre transparente et structurée du Conseil de transition.
- Un soutien international tangible — sécuritaire, électoral et financier.
- Une coordination renforcée des actions entre acteurs politiques et régionaux.
Sans une transition claire et légitime, Haïti s’expose à un effondrement durable. La CARICOM offre la main, reste à savoir si elle sera saisie à temps.