1. Un tsunami de suppressions d’emplois : jusqu’à 25 % du personnel touché
Au début d’avril 2025, l’Internal Revenue Service (IRS) a lancé une vague de licenciements sans précédent, affectant environ 20 000 personnes, soit près d’un quart de son effectif total. Cette mesure drastique cible en priorité le bureau des droits civiques (Office of Civil Rights and Compliance), auparavant connu sous l’intitulé DEI (Diversité, Équité, Inclusion), dont 75 % des agents sont supprimés ou réaffectés.
2. L’objectif affiché : plus d’efficience, moins de bureaucratie
Selon l’administration Trump, soutenue par la direction du Département du Trésor, cette restructuration vise à éliminer ce qu’ils qualifient de gaspillages hérités de l’ère Biden, en misant sur la technologie pour optimiser le fonctionnement de l’IRS. Cela inclut la fermeture d’agences jugées redondantes et la consolidation des services. ABC
Un haut responsable du Trésor a précisé que ce mouvement est intégré dans l’initiative de « Workforce Optimization » lancée par une directive exécutive favorisant une réduction rapide des effectifs, avec dispositions pour des départs volontaires et des retraites anticipées.
3. Les services dévastés — un avenir incertain pour les contribuables
Un rapport récent du National Taxpayer Advocate sonne l’alerte : les coupures massives, notamment dans les services aux petites entreprises, les unités de gestion des cas et le support à l’usager, mettent en péril la prochaine saison fiscale 2026. Plus de 2 000 experts informatiques, représentant plus d’un quart des effectifs IT, ont disparu, fragilisant la capacité de l’IRS à adapter ses systèmes à de potentiels changements législatifs. The Washington Post
Les appels au centre de service ont déjà souffert : un agent sur cinq a quitté ses fonctions, et la section “Taxpayer Services” a perdu plus de 20 % de ses effectifs.
4. Un mouvement plus large : suppression des services dédiés aux contribuables
Au-delà du service client, l’Office of Taxpayer Advocate, pilier de la défense des contribuables en situation de vulnérabilité, voit ses effectifs réduits de plus de 20 %, ce qui risque de décimer sa capacité de réponse aux situations critiques (fraude, saisies illégales, détresse financière).

5. Mobilisation syndicale et impact psychologique sur les fonctionnaires
Face à cette purge, le National Treasury Employees Union (NTEU) intensifie son lobbying auprès du Congrès pour défendre les travailleurs fédéraux. Le syndicat dénonce une attaque brutale contre l’intégrité du service public, qualifiant la vague de licenciements d' »inédite » dans l’histoire récente.
Parmi les employés, l’ambiance est écrasée par la peur de perdre son emploi, parfois sans préavis ni évaluation. Ancien commissaire de l’IRS, John Koskinen, avertit que l’agence perd des compétences irremplaçables.
6. Coup dur pour les entreprises dans un contexte fiscal complexe
Selon une analyse de Reuters, les suppressions massives incluent plus de 30 % des agents chargés des contrôles fiscaux et 10 % des représentants au service du contribuable, ce qui expose les entreprises — en particulier les TPE/PME — à un vide de conseils et à un accroissement des retards ou erreurs fiscales. L’IRS risque de manquer de compétence pour auditer et guider efficacement les déclarants.
7. Une politique nationale : DOGE étroitement lié à ces décisions
La restructuration s’inscrit dans le cadre du Department of Government Efficiency (DOGE), un projet dirigé par Elon Musk sur ordre du président. Dès son lancement, le DOGE a déclenché des coupes massives dans plus de 200 000 postes fédéraux, privant notamment les agences environnementales, des parcs nationaux, et le service public d’expertise.
Selon les estimations du Partnership for Public Service, en 2025, ces réductions coûtent aux contribuables plus de 135 milliards de dollars — coûts liés à des inefficacités, départs anticipés, et perte de productivité — sans compter les pertes fiscales attendues à hauteur de 500 milliards.
8. Analyse globale — Le risque d’un État affaibli
Enjeu majeur | Effets potentiels |
---|---|
Efficacité entamée | Liquidation de compétence et impact direct sur les services fiscaux |
Justice fiscale remise en cause | Fermeture des services anti-discrimination affaiblit la protection du citoyen |
Risque de déficit budgétaire | Moins de contrôles = moins de rentrées fiscales |
Déficit technique structurel | Moins de techniciens = difficulté à adapter les systèmes au changement |
Démoralisation des fonctionnaires | Renforce le turnover, brise la confiance institutionnelle |
Échec des promesses d’efficience | Gains financiers à court terme, mais crise structurelle à moyen terme |
9. Témoignages fictifs (reconstitués pour illustration)
- « Ils ont coupé des collègues comme si ce n’était qu’un jeu — mais qui va téléphoner aux contribuables désespérés ? — agent au service client.
- « Sans spécialistes IT, comment suivre les nouvelles lois fiscales ? Tout est bloqué. » — responsable informatique.
10. Préparer la suite : recommandations urgentes
- Suspendre de nouvelles coupes jusqu’à stabilisation complète.
- Garantir le recrutement temporaire dans les services clés (IT, audits, support).
- Imposer un moratoire sur les suppressions dans les services au contribuable.
- Créer une task-force de protection des droits civiques fiscaux.
- Favoriser un dialogue tripartite : IRS, syndicats, Congrès.
- Evaluer les impacts sur la collecte fiscale via rapport indépendant.
Conclusion — Une crise fiscale qui touche au cœur de l’État
Mettre fin à 25 % des emplois de l’IRS, c’est mettre le système fiscal américain à l’épreuve. Le risque n’est pas seulement la perte d’efficacité, mais celle de la confiance publique : un État qui ne perçoit pas ses impôts ou ne protège pas ses citoyens contribue à l’affaiblissement du contrat social.
Face à ces défis, l’urgence est de restaurer la capacité de collecte, la justice fiscale, et la résilience institutionnelle — avant que l’effondrement ne devienne irréversible.